Bâtiment des primates
Habile comme un singe !
La conception du bâtiment
Ce bâtiment se veut en phase avec son temps et tournée vers l’écologie et le développement durable. Le lieu nécessite d’être chauffé, sans quoi les primates ne survivraient pas, c'est pourquoi le nouveau pavillon devait impérativement répondre à ce critère tout en préservant la nature. Une isolation périphérique conséquente a donc été posée. Pour la toiture, il fallait amener de la luminosité aux enclos intérieurs sans créer trop de déperdition de chaleur. Les panneaux alvéolaires en polycarbonate apportent de la lumière dans le bâtiment tout en permettant de maintenir le chaud à l’intérieur. Soixante panneaux solaires ont également été installés en toiture, ce qui permet la production d’électricité.
L'aménagement intérieur
L’objectif était : penser « singe » ! « Si j’étais un primate au Zoo de Servion, que me faudrait-il ?
De la hauteur, afin que je puisse évoluer dans un environnement qui se rapproche en partie de la nature, mais aussi des branches mobiles qui m’offrent la sensation de me déplacer dans un arbre. Bien évidemment pas avec la même résistance que l’on s’agrippe vers le tronc ou à l’extrémité d’un branchage. Un bon vitrage pour me sentir dans mon univers en m’isolant du bruit des visiteurs, mais également des odeurs des autres congénères. De la verdure, qui constitue l’esthétisme du site mais aussi un enrichissement naturel pour occuper mes journées lorsque je prends un malin plaisir à la démonter feuille par feuille… »
Le choix du décor
Le choix des plantes peut paraître anodin pour tout novice, mais en fait il s’agit-là d’un vrai casse-tête. Effectivement, quelle plante utiliser pour orner l’environnement sans que celle-ci ne s’avère toxique pour l’animal ? Vaste question qui comporte peu de réponses, car la littérature n’aborde pas volontiers ce sujet. Plusieurs heures de recherches et des échanges avec d’autres parcs zoologiques ont permis d’opter pour les plantes actuelles. Un système d’arrosage automatique a été préalablement installé. On peut dire que le résultat en vaut la peine, même si certains de nos primates ont grignoté une partie du décor.
Chaque espace a été conçu en fonction du lieu d’origine du primate qui allait habiter les lieux. Pour ce faire, des photos ont été sélectionnées, agrandies et imprimées. L’objectif est d’offrir de la profondeur, de la perspective et de créer du mouvement dans le décor. Ensuite a été pensé une structure en béton pour compléter le décor de certains enclos, ce qui accentue l’effet de profondeur des posters muraux.
La véritable satisfaction fut celle de voir les primates prendre possession de leurs nouveaux locaux et interagir avec leur environnement comme si celui-ci était naturel. Longer la rivière ou se poster sur une falaise, s’installer sur un tronc ou une branche devant un paysage verdoyant alors qu’une cascade offre ce doux bruit d’eau et amène de la fraîcheur.
L'aménagement extérieur
Grâce aux extérieurs, les animaux bénéficient des bienfaits du soleil, mais également de toute la richesse que peut apporter la nature. Nos singes ont le loisir de jouer et chasser des insectes, ce qui constitue un enrichissement naturel. De plus, la végétation en place met à disposition un terrain de jeux varié et stimulant. Les arbres permettent de grimper, de prendre de la hauteur afin d’observer leur environnement et d’y trouver des insectes volants, mais également de se cacher et de jouer. Les plantes abritent tout un tas de micro-organismes en plus d’apporter une touche de décoration et de verdure. Au sol, un mélange de feuilles, de copeaux et d’herbe offre diverses textures stimulantes dans lesquelles la nourriture peut y être installée et cachée. Le réseau de branchage permet à nos primates de se déplacer dans l’ensemble de leur espace sans fouler le sol et de rejoindre l’espace intérieur à tout moment.
La conception des volières extérieures a demandé une certaine réflexion, ceci en lien avec de nombreuses contraintes. Effectivement, le bâtiment étant équipé de panneaux photovoltaïques, nous souhaitions donner un maximum de hauteur à nos primates sans que cela perturbe la production d’énergie. Il a donc fallu observer l’évolution de l’ensoleillement et adapter la hauteur et la forme des volières. Pour compliquer le tout, les espaces à disposition n’étaient pas de formes régulières. Il a donc fallu calculer des points de reprise pour que le sommet de la volière tienne, mais également qu’il soit possible d’y appliquer le grillage. Une contrainte supplémentaire reste l’hiver. Effectivement, certains hivers sont rigoureux et il est nécessaire que le sommet de la volière supporte la neige.